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vices publics: L’accueil en berne.

Une personne sur cinq n'arrive plus à effectuer ses démarches administratives,
selon le défenseur des droits. le renoncement aux droits s’accroit.

Procédures complexes, délais d'attente allongés, démarches kafkaïennes... le rapport annuel
publié en février par l'autorité de défense des droits des citoyens fait état d'un recul de l'accès
aux droits en France.
Selon une enquête, menée en parallèle, une personne sur cinq aurait des difficultés à effectuer
ses démarches auprès des administrations. Une tendance accentuée par la dématérialisation des
services de la CAF, des CPAM et de Pôle emploi. Cette dématérialisation exclut nombre
d'usagers qui se trouvent dans l'incapacité de procéder aux démarches requises, constate
Bernard Dreyfus, délégué auprès du défenseur des droits. Je pense aux personnes en situation
de précarité aux gens âgés, handicapés, étrangers, mais aussi à tous ceux qui n'ont pas les
moyens financiers d'avoir internet." 27 % des personnes sondées n'y ont pas accès ou ont des
difficultés à accomplir des démarches administratives en ligne. Un éloignement amplifié par la
réduction des postes d'accueil et par le recul physique des services publics. "On ne règle plus
les dossiers au guichet, le lien de proximité se délite. Aujourd'hui les organismes sociaux sont
gérés comme des entreprises avec l'idée de faire du chiffre au lieu de répondre aux besoins
sociaux. pour les publics les plus fragiles qui survivent grâce aux aides sociales, c'est
dramatique", déplore le secrétaire général de la fédération CGT des organismes sociaux, Denys
Lalys. Le rapport tire également la sonnette d'alarme à propos d'un phénomène inquiétant de
renoncement aux prestations, surtout parmi les jeunes et les personnes les moins diplômées. Un
aquoibonisme alimenté par l'idée, elle aussi partagée par une personne sur cinq, qu'une décision
défavorable émanant d'un service public n'est pas contestable. "non seulement on n'arme pas le
citoyen pour qu'il soit en capacité de se défendre face à l'administration ; mais on le culpabilise
en lui donnant l'impression que s'il vient à demander des aides, ce sera sur le dos des autres,
alors qu'il s'agit d'argent socialisé", analyse Denys Lalys. Chaque année, ce sont ainsi 5,7
milliards d'euros de RSA qui ne sont pas perçus par des usagers qui pourtant pourraient y
prétendre, et ce faute de le demander ou de parvenir à réunir les justificatifs exigés.

Juin 2017 cgt-marseille@douane.finances.gouv.fr Page 4 sur 7
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