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Alors, certes il y a des contraintes. Mais la fin ne justifie en aucune manière les moyens qui cassent les
femmes et les hommes et saccagent leurs savoirs et leur travail.

Au-delà, ce qui embête profondément l’Administration c’est de devoir discuter avec les représentants du
personnel. Consulter un organisme, étymologiquement, cela signifie « prendre conseil ». Les Directeurs-
Présidents s’en étranglent. Quels conseils pourraient donc leur prodiguer les personnels et leurs repré-
sentants ?

L’expertise de ces derniers, c’est quelque chose que nos hiérarques, du haut de leur suffisance omnis-
ciente, ne peuvent concevoir ! Parfois – souvent, de plus en plus souvent – cet aveuglement plein de
morgue les conduit dans des ornières type SNDFR ou CSRH et des gabegies telles celles dénoncées par la
cour des Comptes et reprises en boucle ces derniers jours.

Aussi, le différend qui nous oppose est-il irréductible. Et en dépit du socle constitutionnel qui fonde
notre action (article 8 du préambule de la Constitution ; article 9 du statut 83-634), nous avons manifes-
tement passé un seuil. Nos droits sont devenus purement formels et cela à un point tel qu’ils ne
(re)deviendont réels que si nous sommes nombreux à nous battre pour les conserver et les conforter.

C’est ce qui fait le cœur du combat de notre syndicat. Ensemble, nous pouvons beaucoup ! Mais ensemble !

ÇA SUFFIT !¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯

Dociles, disciplinés, au garde à vous et silencieux. C'est ainsi que nos directeurs veulent voir les douaniers.

Pour les bâillonner ils n’hésitent pas à sanctionner celles et ceux qui osent parler ou qui sollicitent
simplement des droits pourtant prévus dans le statut du fonctionnaire.

Ainsi une jeune agente, adhérente CGT d’un service « éloigné » de la direction qui supportait un ma-
nagement de brigade « particulier », a-t-elle vu sa demande de reconnaissance de maladie imputable
au service se muer en dossier d’inaptitude à la surveillance par la grâce des directeurs locaux.
Grâce aux représentants du personnel CGT, grâce au secrétaire régional mandaté par l'agente pour la
représenter, la commission de réforme départementale ne donnera pas un avis favorable à ce dossier.

Ainsi, à Toulouse, un inspecteur principal zélé se permet-il un contrôle comptable de plusieurs jours à
la date-même où les agents apprennent la fermeture imminente de leur service ! A l’inspecteur, tou-
jours à la CGT, qui lui demande fermement de cesser ce harcèlement et qui mentionne les faits sur le
registre de Santé et de Sécurité au travail, le Directeur Régional, avec l’aval du Directeur Interrégio-
nal de Bordeaux, infligera de sérieuses observations écrites sans circonstances « atténuantes »… et
justifiera un an plus tard son avis réservé sur la candidature de cet « insoumis » à un tableau d'avan-
cement. Pourtant, sanctionner un agent qui refuse verbalement un harcèlement moral dénon-
çant les faits dans le registre santé-sécurité, c’est remettre en cause les droits statutaires portés
notamment par l’article 6 quinquies de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 dite loi Le Pors.

Ainsi, à une inspectrice régionale, militante CGT et élue, qui combat la centralisation à outrance et
les fermetures de services du Plan Stratégique Douanier y compris devant les tribunaux, le Directeur
Régional, confie-t-il la mission de préparer et de suivre toutes les centralisations. En la mutant
provisoirement sur la résidence et détaillant la mission sur fiche de poste en quatre pages, pas
moins !
Ainsi, au nom de l’accord sur l'accompagnement social (non signés par la CGT), les Directeurs ten-
tent-ils ici une basse manœuvre de compromission qui s'apparente à du harcèlement.

La « servilité », le silence, seraient-ils des « qualités » exigées des agents d'encadrement ?

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