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DOUANIER
BOURGUICOMTOIS

Mensuel du SNAD-CGT Bourgogne-Franche Comté
N°28 Juin-Juillet-Août 2018


EDITO « ON VOUS PARLE D’UN TEMPS QUE LES MOINS DE
VINGT ANS…
CAP 2022 reste encore un mystère.
… ne peuvent pas connaître ». Alors oui, le Gosplan c’est fini, les
Les bruits les plus fous courent sur cette grande plans quinquennaux c’est has been. Point d’envie furieuse, non plus, de
réforme. Où est la vérité ? collectivisation. Mais… remontons seulement vingt-cinq ans en arrière, à
la fin du XXe siècle. Epoque bénie où nous pouvions téléphoner à EDF, La
Il semble que nos administrateurs Poste, France Telecom, le Trésor Public et… avoir un être humain au bout
avancent masqués. Toutes les interrogations du fil ! Point de «  tapez 1  » ou «  tapez 2  », de numéro de téléphone
des OS restent sans réponses, comme s’il fallait surtaxé mais quelqu’un qui vous aiguillait dans les méandres déjà tortueux
cacher une vérité trop terrible à avouer… le CTR de l’Administration. Epoque bénie où on composait le 12 pour les
du 15 juin en est une nouvelle preuve. Les OS, renseignements téléphoniques : c’était gratuit. Epoque bénie où
CGT en tête, avaient expressément demandé « dépense publique » s’appelait « investissement ». Epoque bénie où on
que CAP 2022 soit traité en urgence. Hélas, la pouvait s’inscrire où on voulait à la faculté.
DGDDI en a décidé autrement en traitant CAP
2022 en fin de réunion, à la va-vite. Classe, Qu’est-ce qui a changé depuis ? La course au fric et le mensonge
non ? La question de la refonte des CAP ne permanent du «  la concurrence ne peut être que bénéfique au
serait qu’un bruit de couloir. Pourtant les pistes consommateur  ». Voilà 20 ans, 30 ans qu’on nous assène le même
avancées sont, justement, bien avancées en truisme et ça ne marche pas. Mais pas de remise en question en vue. La
terme d’études : compétences des CAP société se liquéfie, s’individualise et, soyons clairs, court à sa perte. Où
supprimées sur les mobilités ou mutations, sont les progrès annoncés ? L’état général actuel de la fonction publique
titularisations ou démissions, fin du paritarisme est symptomatique de cette déliquescence programmée. Qui n’a pas hurlé
pour lutter contre les « lourdeurs constatées par en écoutant les interminables musiques d’attente au téléphone ? Qui n’a
les employeurs en matière de gestion jamais été harcelé au téléphone pour acheter une cuisine, des fenêtres ou
individuelle des ressources humaines », plus de investir dans l’électricité verte ? C’est ça le progrès ? Acheter ?
pouvoir pour l’employeur en terme de discipline Consommer ? Etre pisté via ses pérégrinations sur Internet ?
(une exclusion temporaire de trois jours ne
serait plus soumise à l’examen d’une CAP), etc. Les solutions qu’on nous propose ? Toujours les mêmes. Pour
compenser la dette publique, on évoque les aides sociales «  trop
Que l’on se rassure. Ces broutilles ne nombreuses  », on baisse les charges patronales «  pour booster notre
sont que des «  pistes  » que l’Administration compétitivité  », on privatise. La liste des privatisables est longue :
étudie. Rajoutez à cela le souhait -assumé celui- Aéroports de Paris, quelques participations chez Renault et, surtout, La
là- d’avoir de plus en plus recours à des Française des Jeux. Ah… La Française des Jeux. Voilà un nouvel exemple
contractuels et vous comprenez que ce de bradage, comme si la privatisation des autoroutes n’avait pas servi de
gouvernement, assis sur un matelas de députés leçon. La Française des Jeux est une entreprise détenue à 72 % par l’Etat.
dits de gauche, va plus loin que ce qu’aucun Ses chiffres ? 14,33 milliards d’euros de chiffres d’affaire. Là dessus, la
gouvernement de Droite n’a osé faire dans notre FDJ reverse 9,5 milliards aux joueurs, 718 millions aux commerces de
pays. proximité et… 3,1 milliards d’euros à l’Etat (chiffre 2016). A combien la
FDJ sera-t-elle bradée ? 5 milliards ? 6 milliards ? Ce sera donc, comme
Précisons enfin que la DGDDI a d’habitude, une opération ridicule alors que le long terme est largement
confirmé son souhait de participer à l’effort plus bénéfique en terme de recettes.
national en supprimant 50 000 emplois. Où ?
Quand ? Question de méthode et de Cette société-là est à vomir. Cette société-là, nous n’en voulons
vocabulaire. Notre ministre de tutelle ne dit plus pas. Nos citoyens, hélas, semblent l’accepter… à contre-coeur, peut-être,
« restructuration » mais « transformation ». mais ils l’acceptent, sans velléité de rébellion. D’où vient cette léthargie ?

Ces suppressions sont-elles utiles ? 1
Participent-elles au redressement de la France ?
Nous en doutons. A Port la Nouvelle, on en
doute encore plus. La DR locale veut y
supprimer le RTS. Et bien les opérateurs locaux
ne veulent pas ! Ils sont satisfaits du travail et de
la disponibilité totale des douaniers, notamment
les week ends. Le DR fait la sourde oreille et les
opérateurs ont déjà sollicité la DG pour le
maintien du RTS. Pas de réponse depuis…mai.
Quel bel exemple pour une administration qui se
dit à l’écoute et au service des citoyens !
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