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LA RMIS MAUDITE…

Cette histoire est rigoureusement authentique. Le nom du service ne sera pas dévoilé, par peur de représailles
éventuelles.

Un délégué syndical CGT se présente, avant l’ouverture des bureaux à 14h00, devant un service où il est censé
organiser une RMIS. Un agent, présent à l’intérieur, lui ouvre la porte et l’invite à prendre un café au local social.

Cinq minutes plus tard, une dame arrive dans ledit local social et demande au délégué syndical : « qui êtes-vous ? » Il
décline son identité et se fait tancer par la dame sur le ton du « quand on arrive quelque part, on vient se présenter au chef de
service ». Le délégué syndical s’excuse, s’excuse encore, pensant être seul avec l’agent qui lui a ouvert la porte, et fait un vrai
mea culpa. Les excuses sont acceptées, l’incident est clos.

La RMIS commence tranquillement. Déboule alors l’adjoint(e) du chef de service qui vient chercher un agent présent à
la RMIS pour réaliser un travail. Cet agent s’absente dix bonnes minutes. L’adjoint(e) revient une deuxième fois pour le même
motif.

A la fin de la RMIS, le délégué syndical se rend dans le bureau de la cheffe de service pour réitérer ses excuses et
remercier cette dernière pour l’accueil. L’incident est définitivement clos, chacun reconnaissant qu’il y avait eu quiproquo. Puis
le délégué syndical se rend au bureau de l’adjoint(e) pour le(la) remercier de sa gentillesse. Il en profite cependant pour lui
préciser, avec la plus grande des courtoisies, qu’une RMIS est quelque chose de légal et que les heures sont sacralisées, au
même titre qu’un autre acte de service, et qu’on ne peut décemment venir chercher un agent qui y participe. Comment aurait-il
(elle) fait si la RMIS s’était tenue ailleurs que dans le service ? Il tient compte de son ignorance apparente en la matière.
L’adjoint(e) répond alors qu’il (elle) sait pertinemment que cela ne se fait pas mais qu’il (elle) préfère le rendu du service public
à la tenue de la RMIS. Mieux, le délégué syndical apprend que le service demandé aux deux agents « exfiltrés » de la RMIS
relevait plus de l’envie de « faire chier » que d’un réel besoin.

Le ton monte devant la mauvaise foi assumée de cet(te) adjoint(e) qui confessera, quelques minutes plus tard, après
le départ du délégué syndical, à l’un de ses agents venu s’enquérir du pourquoi de cette montée de fièvre, avoir fait ça « pour
rire ».

Cerise sur le gâteau, le délégué syndical apprendra plus tard que les RMIS, comme d’autres autorisations d’absence,
sont estampillées «  service non fait » par cette hiérarchie et font donc perdre des heures aux agents. Nous espérons que
l’adjoint(e) aura compté les dix minutes de travail aux deux agents exfiltrés.

La balle est dans le camp de notre DR local à qui la question a été posée sur ce genre d’attitude.

Avec une hiérarchie comme ça, nous sommes sûrs que les réformes passeront encore plus vite. Ce doit être une
anticipation de la proposition 1 d’Action Publique 2022. L’entrave syndicale n’est pas une simple vue de l’esprit pour certains !

IL Y A-T’IL UN FONCTIONNAIRE DANS LA du seul Ministère de l’Intérieur pâtissent également du
SALLE ? manque de personnel et ne peuvent donc plus absorber
une remise douanière. L’anticipation est telle que c’est
Le combat pour un meilleur service public de désormais le procureur qui décide, seul, de la remise, sans
qualité ne se cantonne pas -hélas- à notre seule appel possible. Résultat des courses, il faut à l’escouade
administration douanière, en témoignent ces avatars de douanière passer la nuit dans ses propres locaux à attendre
plus en plus fréquents, pour ne pas dire permanents, en le lever du jour. C’est sûr que les heures d’avance grimpent,
matière d’affaires de stupéfiants conséquentes réalisées mais elles risquent d’impacter les services futurs, faute de
par les brigades de l’interrégion. troupes (au delà de quarante heures, il faut les faire
tomber !).
Imaginez quelques kilos de stupéfiants découverts
dans un véhicule… retenue douanière, menottage, retour Le problème a déjà été souligné à notre DG en
au siège de la brigade, avocat, médecin et écritures au personne, lors de sa venue en nos riantes contrées
kilomètre. Jusque là, rien d’anormal. C’est ensuite que le septentrionales bisontines. Il a promis de prendre langue le
bât blesse. plus vite possible avec nos collègues de l’intérieur pour
«  résoudre au plus vite ce problème  ». Il doit y avoir du
Une fois l’affaire conclue et les actes signés, il faut retard à l’allumage.
trouver un service de remise, police ou gendarmerie. Ces
derniers refusent désormais de prendre le ou les infracteurs Que nos chefs de poste ne s’étonnent pas si, ces
après 19, 20 ou 22 heures pour une remise repoussée au prochains mois, ils voient des demandes de dépenses
lendemain. Pourquoi ? Guerre des services ? Mauvaise incongrues genre lit pliant, jeu de tarot, Scrabble ou
volonté ? Non… c’est beaucoup plus terre à terre que cela. Playstation 4 pour les plus jeunes. C’est long, une nuit en
Ces braves agents désormais regroupés sous la houlette brigade.

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