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  • Posté le 13 juin 2025.

Et nos salaires, on en parle ?

Monsieur le Directeur, connaissez-vous nos pertes de salaire depuis 2002 ?

Entre janvier 2002 et 2025, en tenant compte de l’inflation et à niveau égal, nous avons perdu en moyenne 480€ net pour les inspecteurs, contrôleurs et agents de constatation. Nous serons d’accord pour commencer par corriger cette injustice. Notre première exigence porte donc sur une augmentation immédiate de 480€ pour ce qui relève du traitement indiciaire. Et comme nous ne doutons pas de votre influence, nous comptons sur vous pour convaincre le ministre des Finances et celui de la Fonction publique. A moins que vous ne considériez que les agents d’aujourd’hui sont beaucoup moins compétents qu’au début des années 2000. Dans ce cas, votre honnêteté vous invitera à le leur dire.

Monsieur le Directeur, avez-vous entendu parler de la Gipa ?

En 2024, le Gouvernement a décidé de supprimer la Garantie individuelle de pouvoir d’achat. Elle permettait aux fonctionnaires de ne pas perdre de pouvoir d’achat à cause de l’inflation. Mais quand elle est devenue très importante, la Gipa a été supprimée par vos amis faisant ainsi chuter encore une fois les agents publics. Pourriez-vous nous rappeler ce que vous avez fait pour qu’elle soit maintenue et que les douaniers ne se voient pas encore plus mal-payés ?

Monsieur le Directeur, la retenue en cas de congés de maladie, ça vous parle ?

Votée en février 2025, une loi ampute 10% de rémunération aux fonctionnaires en cas de congé maladie. Et ça, vous le cautionnez ? Vous pensez que les douaniers sont de mauvais travailleurs au point de le mériter ? Ou alors vous souhaitez faire en sorte qu’ils aillent travailler en étant malades afin de propager un peu plus vite les épidémies ? N’hésitez pas à nous faire part de votre pensée. Nous sommes très intéressés par le fond de celle-ci.

Monsieur le Directeur, vous ne méprisez pas les femmes ?

Vous devez savoir que des écarts substantiels existent en matière de rémunération entre les femmes et les hommes dans votre administration. Dans le cas où vous l’ignoriez, voici les écarts mensuels moyens (Source : rapport social unique) :

  • 756 euros en catégorie A+
  • 308 euros en catégorie A
  • 142 euros en catégorie B
  • 119 euros en catégorie C

Nous vous avons déjà dit que nous sommes disposés à en discuter afin de faire converger ces rémunérations notamment en s’assurant que les postes soient également occupés par des femmes et des hommes. Vous nous proposez une date pour nous dire comment vous allez respecter vos engagements et ceux du Président ?

Monsieur le Directeur, le régime indemnitaire, c’est bien votre domaine ?

Êtes-vous d’accord avec nous pour dire que les douaniers sont essentiels pour le pays et sa population ? Êtes-vous d’accord pour considérer qu’ils sont compétents et engagés dans l’exercice de leurs missions ? Si vous ne le pensez pas, ce qui nous étonnerait, il faut le leur dire clairement. Et si, comme la CGT, vous le pensez, il est temps de les encourager plutôt que de les maltraiter. Nous vous rappelons que nous avons demandé l’ouverture de négociations que vous vous êtes empressé de refuser. Et ce ne sont pas vos quelques « mesurettes correctives » qui remettront de la justice dans les rémunérations. Alors, comme vous semblez manquer d’idées, nous vous en soumettons quelques unes. Nul doute que la valorisation du travail commence par la rémunération. Voici donc la base de négociation que nous vous proposons.

Un alignement de l’ACF de la surveillance sur l’ACF des opérations commerciales. Cette revendication date de 2002 lors de la mise en place de l’Indemnité de risque. La Direction générale avait alors décidé sacrifier une partie de l’ACF de la surveillance, mesure totalement injustifiée. Nous vous demandons de corriger cette injustice.

Nous avons obtenu la reconnaissance des fonctions de chef d’équipe, de CSDS et de CSDSA par une valorisation indemnitaire. Un prochain groupe de travail doit fixer les montants de la part fixe (mensuelle) et variable (à la vacation) de cette indemnité. Nous vous rappelons que des montants inférieurs à 100 euros net mensuels pour la prime fixe et de 5 euros/ heure pour la prime variable, seraient irrespectueux de l’engagement des agents de la surveillance.

Une revalorisation de l’indemnité de résidence et son extension dans les endroits où la pression immobilière est forte. Celle-ci est actuellement totalement déconnectée de la réalité du logement dans nombre de moyennes et grandes villes. Au lieu de quoi A. de Montchalin nous dit en audience qu’elle compte la supprimer. Donc si vous ne souhaitez pas voir des douaniers dormir dans leur voiture, il faut réagir.

La mise en place d’une prime d’attractivité plutôt que des recrutements sans concours ou de contractuels. Si vous ne trouvez plus assez de candidats pour devenir douanier c’est bien que vous ne faites rien pour rendre le métier attractif.

Une indemnité de sujétion « mission économique ». Nous avons initié et soutenu une pétition lancée dans les Centres d’expertise, Service grands comptes, Renseignement tarifaire contraignant, So made in France, à la demande des agents. Cette indemnité doit être mise en place immédiatement et élargie aux Pôles d’action économique, Pôles de gestion des procédures, Cellules de conseil aux entreprises.
280 euros par mois.

L’indemnité d’expertise du CSRH doit être revalorisée. Il vous aura fallu 8 ans pour payer cette indemnité après sa validation. Nous souhaitons que vous soyez plus rapide pour sa nécessaire revalorisation.
280 euros par mois.

Une revalorisation des missions de support. Cela peut passer par l’élargissement de l’ACF de centrale ou alors la création d’une ICOSSG (Indemnité de compétence des services de support et de gestion). Comme nous savons que vous aimez les sigles, ne vous privez pas de la créer.
280 euros par mois.

Une revalorisation des missions de contrôle avec la création de l’ISAC (Indemnité de compétence des agents de contrôle).
280 euros par mois.

Une reconnaissance de la pénibilité pour les OP/CO aux horaires atypiques avec la mise en place d’une bonification inspirée du régime de la surveillance et son départ anticipé.

Une révision du texte sur la NBI devenu totalement désuet et contraignant.

Un élargissement de la prime de fidélisation du 93 aux agents de Roissy. Cette bataille nous l’avons gagnée pour les collègues d’Aulnay. L’exclusion des agents de Roissy est totalement inacceptable et injustifiée, entre autres, car toutes les procédures sont rattachées à la Seine-Saint-Denis.

Un alignement de l’ACF de tous les rédacteurs sur celui des rédacteurs de la Direction générale.

Le remboursement des frais de mission à l’étranger avec une mise en conformité avec le droit. Monsieur le Directeur, vous n’êtes pas un hors-la-loi ?

La mise en place de l’indemnité de cherté de la vie à toutes les résidences des directions régionales frontalières avec la Suisse.

Nous avons la faiblesse de croire que vous respectez les agents et leurs missions, vous serez donc ouvert à la négociation. Et si vous ne souhaitez pas discuter avec nous du régime indemnitaire, nous sommes preneurs d’une augmentation généralisée de 760€ net par mois via le traitement indiciaire. Nous vous rappelons que nos exigences correspondent avant tout à de la perte de pouvoir d’achat depuis 25 ans, l’inflation n’étant pas compensée.

De plus, nous réclamons de longue date l’intégration des primes dans le calcul des retraites. Cela aurait le mérite de rehausser le montant de nos faibles pensions.

Monsieur le Directeur, confier notre mutuelle à une startup mal-gérée, c’était l’idée de qui ?

Vous savez que vos amis de Bercy veulent confier la gestion de la protection sociale complémentaire à une startup, Alan, plutôt qu’à la Mgefi, mutuelle non-lucrative. Vous savez donc que les actionnaires d’Alan sont en grande partie des fonds de pension. Le fait que cette entreprise soit en déficit chronique depuis sa création ne semble pas non plus vous déranger. Mais alors, la prise en charge de la santé des agents vous préoccupe-t-elle vraiment ? Car si tel est le cas, nous vous invitons à contacter vos petits camarades pour leur demander de revenir à une gestion plus saine de notre protection sociale complémentaire.

Monsieur le Directeur, si vous ne savez pas où trouver de l’argent, on peut vous aider !

Tout d’abord, le renforcement de la lutte contre la fraude permet des recettes supplémentaires pour les caisses de l’État. Par ailleurs, lutter contre les trafics de drogue améliore la santé et la sécurité des citoyens et limite donc les dépenses publiques. Il en va de même pour les contrefaçons qui sont régulièrement toxiques et/ou dangereuses. Assurer un bon contrôle de l’entrée des marchandises sur le territoire est également de nature à améliorer les rentrées fiscales. Lutter contre les pollutions évite aussi des dépenses considérables.

En somme, renforcer la Douane est un excellent atout pour améliorer les finances publiques. Mais ça, vous devez le savoir, n’est-ce pas ? Donc au regard du nombre de douaniers par habitant en Allemagne (48.000 au total contre 17.000 en France) et considérant que ses frontières (terrestres ou maritimes) sont largement moins complexes que les nôtres, le recrutement de 20.000 agents à terme est indispensable. Pour une première étape, nous revendiquons 6.000 douaniers supplémentaires dans les 5 ans. Vous aimez votre pays et ses citoyens ? Vous souhaitez garantir le meilleur avenir pour les jeunes générations et les recettes de l’État ? Rassurez-nous !

Alors, nous sommes disponibles quand vous le souhaitez pour discuter de ce que nous pouvons faire ensemble dans l’intérêt des agents et du pays.

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