Le 7 mars 2025, le directeur général a réuni les organisations syndicales pour une énième discussion dans le cadre du cycle SU que les organisations syndicales ont imposé voilà deux ans.
Un rejet massif du Lab AuRA, deux ans de discussions, 20 engagements visiblement difficiles à mettre en place...
He as a dream...
C’est en ces termes que le DG a conclu le GT sur le chef d’équipe : « J’ai le rêve fou de pouvoir soumettre au vote du CSAR de juin le modèle de chef d’équipe ».
Selon le Larousse, un rêve est une « construction de l’imagination à l’état de veille, destinée à échapper au réel, à satisfaire un désir ».
Compte tenu de l’avancement des travaux sur la question du chef d’équipe, il est fort possible que cela reste à l’état de rêve ou de vœu pieux. Le DG a lui-même reconnu qu’ils allaient devoir retravailler de nombreux points notamment sur la formation, la fiche de poste ou bien encore, la question indemnitaire.
En 2023, 2 138 agents ont exercé la fonction de chef d’équipe en moyenne, dont 91% d’agents de catégorie B et 9 % de catégorie C.
Pour la CGT, les agents qui sont déjà chefs d’équipe (CE) devront le rester dans le « tableau cible » de la DG. Cette dernière s’est engagée à ce qu’il y ait une clause de sauvegarde, y compris pour les agents de catégorie C qui assument actuellement cette fonction.
Nous avons insisté sur le fait que les plus jeunes agents B puissent monter en compétence en étant reconnus comme CE, afin de leur permettre une évolution et une évaluation en lien avec le grade qu’ils occupent.
Pour le « tableau cible » il s’agira de recadrer des fonctionnements atypiques tel que le fait que tous les agents d’une brigade soient CE.
Si les nécessités de service l’imposent, il pourra être nommé deux CE sur une même vacation, mais cette pratique sera strictement encadrée. Pour la CGT, cette proposition (qui est déjà mise en pratique dans certaines brigades) doit être pérennisée afin de reconnaître l’investissement des agents en responsabilité lors des vacations.
La CGT est favorable à ce que la désignation des CE se fasse par le directeur régional sur proposition du CSDS.
Sur la fiche de poste du CE, pour la CGT il ne peut y avoir de déresponsabilisation des agents composant l’escouade. Ces derniers ont toutes les compétences pour être des douaniers de qualité, et l’établissement des responsabilités du CE ne doit en rien les infantiliser. A ce titre, par exemple, chaque agent doit rester responsable de son armement et de son désarmement. A notre demande, la liste des attendus d’un CE va être envoyée aux organisations syndicales afin que nous puissions y faire des amendements.
Il en sera de même pour la formation... En effet, on ne peut se satisfaire d’une formation continue moins-disante, qui se ferait quasi exclusivement en distanciel. La formation n’est jamais une perte de temps et fait partie pleinement de la capacité opérationnelle, n’en déplaise à l’administration qui n’a pas voulu, par exemple, octroyer de temps supplémentaire au CE afin qu’il puisse prendre régulièrement connaissance, et pas sur son temps personnel, des nombreuses mises à jour réglementaires. Et ce, alors même que les cadres supérieurs ont reconnu récemment que les réunions brigades ne se tenaient plus dans la majorité des services afin de ne pas impacter la capacité opérationnelle.
Cette formation est d’autant plus importante qu’elle apporte des éléments indispensables à la sécurité dans les contrôles, face à des risques pouvant porter atteinte à la sécurité et à la santé des agents (navires, conteneurs, colis, etc...)
Les CE engageant leur responsabilité, il est primordial qu’ils puissent disposer, par la formation, d’informations pouvant s’avérer cruciales pour le bon déroulé de la vacation.
Mais le rêve fut véritablement fou ou flou sur la question indemnitaire.
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir dans les documents de travail que la DG envisageait deux primes pour cette fonction enfin reconnue !
Quelle ne fut pas notre désillusion de constater l’impréparation sur le sujet… On nous a expliqué que l’instabilité budgétaire avait ralenti les travaux… que ça n’était pas impossible que ces primes entrent en vigueur en 2025. Ou pas…
La première des primes serait fixe et versée à tous les CE désignés comme tels.
La seconde serait « à la vacation ».
Pour la CGT, il y a des éléments contextuels à prendre en compte : un CE en 12 heures aura de fait moins de vacation mais des responsabilités sur un temps de service plus long qu’en horaires classiques. Il faudrait que cette prime variable soit basée sur les heures faites plutôt que sur la vacation. Ce qui prendrait également en compte les prolongations de service qui sont majoritairement le fait de procédures où les responsabilités sont plus importantes.
Ces primes nous ont été présentées comme des ACF. Il était impensable pour la CGT que les CE se fassent avoir comme les agents Camari en raison de la (soit disant) règle de non cumul des ACF ! Aussi notre soulagement a été grand d’apprendre qu’un « sous code » ACF allait être créé permettant ainsi de garder les deux. Et par là même l’administration aurait-elle donc trouvé d’elle-même une solution à la problématique de la « prime Camari » ???? Comme quoi… avec un peu de bonne volonté…
Quant au montant de ces primes… C’était la grande inconnue du jour…
Bref, une fois de plus, un goût assez amer d’inachevé, de sensation que rien n’avance, que sans mobilisation des personnels la DG continuera de jouer le bon élève du dialogue social dans des réunions vides de décisions et d’avancées… Et une crainte fondée de voir ressortir ci et là dans les documents de travail, des réflexions sur la flexibilité horaire des agents, des régimes d’astreinte déguisés, des interrogations sur le maillage territorial douanier… C’est un air que l’on connaît déjà, un air de Lab Aura, un rêve que les douaniers ne partagent pas.
Quoi qu’il en soit, l’urgence est maintenant pour tous et toutes de s’organiser afin de porter les revendications légitimes des personnels !
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