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  • Posté le 12 juin 2025.

À la brigade de Modane-Route, pas de pitié pour les jeunes collègues !

C’est avec la plus profonde émotion, voire en état de sidération, que nous avons appris la non-titularisation de cinq des sept stagiaires de catégorie C confiés en sortie d’école à la BSI de Modane Route.

Comment peut-on dénoncer constamment le manque d’attractivité dans notre administration pour ensuite adopter des attitudes punitives avec les jeunes stagiaires qui arrivent ???

On ne peut en effet que s’interroger sur les raisons pour lesquelles tous ces jeunes agents issus du concours « JO 2024 » n’ont pas été titularisés à l’issue de leur période de stage pratique.

Avant de choisir comme affectation la brigade de Modane Route, ils avaient participé au rayonnement de la douane à travers différentes missions afférentes à l’organisation des Jeux Olympiques en France, donnant entière satisfaction dans les brigades qu’ils avaient été à même de renforcer.

Étonnamment, en arrivant à Modane, l’altitude et l’air de la montagne les auront, semble-t-il, privés de toute capacité de s’intégrer correctement dans leur unité d’affectation.

Pour justifier leur prolongation de stage, des raisons pour le moins lunaires leur ont été communiquées : immaturité, mauvaise influence des uns sur les autres, problèmes de voisinage dans les locaux de la Masse qu’ils occupent, prise de décisions à un autre niveau.

On ne peut que s’interroger sur les appréciations critiques et cinglantes de la hiérarchie de la « République autonome de Modane » qui brille une nouvelle fois par sa singularité au niveau national.

Les tuteurs avaient été invités à consigner systématiquement tout élément critique qu’ils pourraient relever contre leur stagiaire afin de pouvoir alimenter le moment venu d’éventuels dossiers de non-titularisation. Et il fallait en trouver à chaque vacation. Il y avait donc bien préméditation.

Le tutorat est défini comme une « relation d’accompagnement structuré, personnalisé et régulier entre un tuteur et un apprenant, visant à favoriser la montée en compétences et l’autonomie de ce dernier, en s’appuyant sur un soutien, une transmission d’expérience et un suivi actif ». Ce n’est visiblement pas la démarche retenue à Modane.

Nous ne manquerons pas de porter un intérêt particulier au suivi de ce dossier préoccupant, sur lequel nous espérons que l’école nationale des douanes exercera un contrôle approfondi, en veillant à la cohérence entre les éléments relevés lors du stage pratique et l’attitude de ces mêmes stagiaires lorsqu’ils étaient élèves.

On peut regretter que, malheureusement, l’école de La Rochelle ne remplisse pas totalement son rôle quant à l’accueil et à la préparation des stagiaires à l’inclusion dans les collectifs de travail. La faute, principalement, à une formation beaucoup trop courte. Mais cela rend d’autant plus nécessaire un accompagnement de qualité à l’arrivée dans leurs unités.

Si l’on compare à ce qu’il se passe dans les autres sites, partout en France les stagiaires issus de l’école s’intègrent sans difficulté dans leur unité d’affectation, en bénéficiant de la bienveillance et du soutien de leurs collègues. Ils sont partout accueillis comme une force vive qui vient dynamiser et rajeunir le collectif de la brigade.

Quel vent mauvais souffle donc sur la BSI de Modane Route pour qu’ils soient au contraire accueillis avec défiance, en leur collant une baïonnette dans le dos ? Pourquoi faut-il que ces jeunes collègues soient « cassés » et doivent accepter des humiliations répétées pour avoir le droit d’être titularisés ?

Comment accepter un taux de 72% de non-titularisation à Modane à l’issue du stage pratique alors que ce taux est de 5% au niveau national ? Ce sont en effet seulement 11 ACP2 sur les 220 sortis d’école qui n’ont pas été titularisés cette année. Près de la moitié sont en poste à Modane. Record battu !

Il semble que le commandement local continue de vouloir exercer un management par la terreur et d’exiger des jeunes agents de baisser la tête et même plus pour faire allégeance à un pouvoir absolu, aussi illégitime qu’absurde, bien éloigné de la charte des valeurs de la douane qui a été enseignée aux stagiaires.

Mais le plus choquant est l’absence de réaction de la hiérarchie chambérienne (chef divisionnaire et directeur régional) face la mise en œuvre d’une telle entreprise de démolition. Sont-ils eux aussi soumis à la terreur de leurs subordonnés ? Ou bien sont-ils aveugles ? Ou pire, encouragent-ils de telles pratiques ?

Lâcheté, incompétence ou complicité ?

Et que dire du silence assourdissant de la direction interrégionale ? Le DI cautionne-t-il ces dérives managériales d’un autre âge ? A quoi bon organiser un concours à affectation régionale si c’est pour renvoyer les lauréats au bout d’un an ? Où est la cohérence ?

C’est bien la peine de développer des efforts à tous les niveaux pour améliorer l’attractivité des concours de la douane si c’est ensuite pour livrer les stagiaires à la vindicte coupable de « petits chefs » qui ne sont pas dignes de leurs aînés ni des valeurs de professionnalisme et de solidarité qui sont l’âme de notre administration.

Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage, dit le proverbe. A Modane, la foudre est tombée sur ces stagiaires qui ne méritaient pas un traitement aussi injuste. Là où ils sont arrivés, il n’y a pas de pitié ni de bienveillance pour les jeunes collègues !

Pour les stagiaires, c’est tolérance zéro pointé ! Avec préméditation de la hiérarchie locale !

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