logo-impression
  • Posté le 7 décembre 2021.

LabAura : une expérimentation qui n’a pas les moyens de ses ambitions...

Compte-rendu des réunions LabAURA (GT avec les OS du 22/11 + Réunion Surv DI du 01/12)

La DG souhaite mettre en place un renouveau dans le domaine de la surveillance. Le maître-mot est : innovant !
Pour cela, notre directrice générale mise tout sur les nouvelles technologies en les couplant avec nos missions, en instituant un « laboratoire » SURV dans notre DI jusqu’en septembre 2022.
La volonté de ce LabAURA est de créer une nouvelle politique de gestion des unités, en collaboration pour la complémentarité et la couverture espace/temps.

Qu’est ce qu’un Laboratoire en Douane ?

Notre directrice générale a souhaité mettre en place un laboratoire sur les missions de la surveillance. Notre syndicat a maintes fois demandé que la DG engage un travail de fond sur la branche de la sur­veillance, car les BOD ne sont plus adaptés ni à nos missions, ni à un environnement toujours plus agressif à l’égard de l’autorité.
Le LabAURA serait une mise en commun des idées de chacun, regroupées par thématiques, sous forme de fiches. Chaque unité choisira 4 fiches et les ap­pliquera sous forme de tests pendant 6 mois sur toute l’interrégion de Lyon. Chaque mois, les CSDS feront remonter les difficultés et les succès de ces applications à la DI, puis un bilan sera dressé au bout des 6 mois de la phase test.
Quid de la suite ? Et là le discours est plutôt flou... On gardera certaines propositions mais sur quelles bases ?

Pour tendre vers quoi ?

La mission confiée au DI de l’interrégion de Lyon est basée sur les notions suivantes : coordination axiale et couverture espace/temps.
Depuis début juillet, les réunions se suivent avec les différents services jusqu’à la grande réunion du 1er décembre, véritable raout de la surveillance locale !
Pendant la période de tests, les services pourront s’affranchir des règles existantes. Pas celles des lois et règles ARTT mais nos propres règles, comme le dépassement des 15% d’heures de nuits par exemple.
Comment arriver à concilier la technologie et nos missions ? L’administration a la solution : en s’ap­puyant sur des algorithmes qui apporteront une aide à la décision hiérarchique, pour se projeter dans les tactiques et le déploiement routier des uni­tés.
Le DI propose de s’appuyer sur la cartographie des contrôles routiers et celle des contentieux réalisés par les unités. En les superposant, on constate l’exis­tence de zones blanches, celles qui ne sont pas contrôlées, comme les routes nationales. Mais si ces zones ne sont pas contrôlées, c’est bien par le manque d’effectifs qui est criant sur nos départe­ments !
Ce LabAURA est tout sauf innovant et expérimental en l’état des choses.

Tour d’horizon des fiches

Les fiches de propositions se basent sur les contrôles innovants, mais le sentiment général est qu’il s’agit d’un réchauffage d’idées abandonnées, faute de personnels suffisants pour effectuer les tâches imparties. Par exemple, une brigade ne peut effectuer les missions de contrôles embarqués dans les trains à 19 agents, car ses effectifs sont mobilisés pour la tenue d’un BCNJ. En période de crise sani­taire, ça fait juste... Ces missions seraient confiées à d’autres unités.

Les fiches ont été traitées par thème lors des ren­contres avec le DI :

Organisation :
Les fiches de nuit ont été très controversées parmi les participants. Car en dehors des contentieux conjoints avec la DOD, les résultats restent propor­tionnels à ceux diurnes, même dans les brigades qui se sont engagées sur des services de longue nuit.

Outils et culture :
La mise en réseau des cotes de service va permettre de recenser les effectifs opérationnels et de les posi­tionner sur les zones blanches. Des pions que l’on déplace à l’envie... On voit poindre le retour des CODT, tels que présentés il y a quelques années avec un chef opérationnel qui dirigera les troupes depuis son bureau. Il faut prendre l’exemple de la douane maritime qui a déjà intégré ce système d’or­ganisation pour ses cotes de service. Mais les ca­mions ne sont pas géolocalisés comme les bateaux ! D’un bureau, comment pourra-t-on observer le tra­fic local ? Et bien... avec des algorithmes dont les données ressortent de nos chiffres = couverture espace/temps.

Méthodes de travail :
Le souhait de la direction générale est de recentrer les contrôles sur le trafic national et surtout local avec le contrôle à l’entrée des grandes villes et sur les réseaux secondaires. Le danger est le volume important des entrées sur les grandes aggloméra­tions et leurs difficultés de contrôle.
La fiche sur le contrôle de nuit en dynamique des motards est abandonnée, car aucune brigade ne souhaitait l’utiliser, jugée dangereuse.
Le challenge de la DI est de coordonner des équipes éparpillées en composant « des familles » pour ra­tionaliser les actions = coordination axiale.
Les fiches ont une volonté d’améliorer la mise en pratique des moyens matériels mais elles oublient les nouveaux moyens qui sont prochainement dé­ployés comme AGNET.

Les BSI sont les brigades qui sont les plus exposées avec des conditions de travail difficiles et dangereuses, sans que cela soit pris en compte dans l’exercice de leurs missions de tous les jours, ni dans leur régime in­demnitaire. La cote de service reste le nerf de la guerre et on voit que les fiches demandent un gros inves­tissement de la part des agents dans tous les domaines, professionnels comme personnels.
Aujourd’hui, ces unités sont sous cloche pour 6 mois avec un changement de l’organisation de leur travail et l’appréhension du futur de leur métier de douanier.
La réelle difficulté de cette phase de test, où les règles sont abrogées, est de garder un équilibre entre tra­vail et vie personnelle des agents et de « ne pas partir dans des dérives en envisageant des mesures viables », dixit le DI lui-même.

Et le dialogue social, on en parle ?

Les centrales des syndicats ne sont pas averties, la première réunion en CTR était prévu le 2 décembre, juste un point d’information à l’ordre du jour en passant...
Le DI nous dit : « pas de langue de bois entre nous »... alors que nous dirions qu’il n’y a pas de réel dialogue... Les fiches ont été présentées en groupe de travail local pour y être améliorées, mais les sujets sont déjà proposés et les choses déjà bien ficelées ! De nouvelles demandes ont été faites lors du GT du 22 novembre notamment sur la chaine hiérarchique, les LAPI et AGNET. Elles n’appa­raissent toujours pas dans les propositions du LabAura !
Une réunion sera programmée localement avec les syndicats au début de l’année 2022 pour faire un point et un CTR est prévu le 7 décembre.

Quel est l’objectif à terme de notre administration ? Sommes-nous arrivés à la limite des suppressions d’effectifs pour garder notre efficacité douanière ? Cela va-t-il permettre d’évaluer nos prochaines capacités de suppression de brigades ?
Nous sommes conscients qu’il faut adapter nos méthodes de travail et peut-être faire évoluer nos structures de la surveillance, à condition qu’il ne s’agisse pas d’opérer un mouvement de concentration pour constituer des grandes unités. Mais le temps imparti pour la consultation des agents a été largement sous évalué. Beaucoup n’ont pu donner leur avis et leurs propositions sur des fiches déjà élaborées, alors que cela va impacter leur cote de service et leur vie personnelle et familiale.
Les premiers travaux sur ce LabAura mettent en évidence un besoin criant de formation, de moyens et d’effectifs. Une expérimentation qui se veut audacieuse et innovante mais qui n’a pas les moyens de ses ambitions.

Lyon, le 4 décembre 2021
Compte rendu CGT LabAura 04/12/2021

Réagir

L'espace de réaction aux articles est réservé aux adhérents de la CGT douanes.