Le Directeur général est venu faire une petite visite éclair à Dijon derrière le Ministre.
Cette visite "improvisée" n’a laissé que peu de temps pour le dialogue dit social.
En conséquence, les représentants de la CGT et de Solidaires lui ont adressé une lettre ouverte que vous trouverez ci-jointe et ci-dessous.
Bonne lecture
Monsieur le Directeur Général,
Nous vous souhaitons la bienvenue en Bourgogne, pour accompagner le Ministre du Budget et des Comptes Publics à l’occasion d’une visite express dans les services de la Direction Régionale ( POC, PAE, CRPC) et pour des échanges avec un opérateur OEA.
Pour le SNAD CGT et SOLIDAIRES DOUANES cette visite s’assimile à une opération de communication et d’affichage, pour propager la « bonne » parole et légitimer le service après-vente de vos réformes mortifères pour la Douane, alors que le démantèlement de notre Administration est bien engagé.
Comment devons-nous interpréter votre visite et celle du Ministre, à l’heure où le dialogue est rompu avec la majorité des OS, en raison des propos provocateurs contre les fonctionnaires du Ministre de la Fonction Publique, et dans une période où les annonces gouvernementales de mesures punitives contre les agents publics, se multiplient ?
En cette période de Noël, nous aurions voulu croire que votre visite aurait eu pour but de discuter avec les agents des services douaniers bourguignons actuellement exsangues ou en difficulté, pour les rassurer sur l’avenir de la DGDDI en leur annonçant des effectifs et des moyens supplémentaires. Ce faisant, vous auriez pu entendre la voix de celles et ceux qui font fonctionner sur leur seule bonne volonté des services en dépit des difficultés
quotidiennes auxquelles ils sont confrontés.
Certes vous auriez alors dû rencontrer des agents désabusés, en perte de repères et fatigués, en raison d’un manque de reconnaissance, souffrant d’un déficit criant d’effectifs et de charges de travail excessives dans de nombreux services, alors que ceux-ci ont été régionalisés pour certains (tabacs, dédouanement…), sont en voie de réorganisation pour d’autres (centres de viticultures,) ou même en cours de disparition pour les services de la RI de Dijon.
Vous n’êtes pas sans l’ignorer, les agents des RI souffrent depuis de nombreuses années de RPS et vivent avec l’épée de Damoclès de la suppression de leur service suite aux Transferts des Missions Fiscales !
Cette situation se répète à l’envi avec, par exemple, nos collègues des centres de viticulture victimes de la réingénierie visant à rationaliser la gestion et l’accompagnement des opérateurs. Avec le risque, que vous assumez, d’une fusion des services suivie du transfert à terme d’une partie de l’activité vers l’Interprofession du vin. Ce qui irait dans le sens de ce que vous prescrit la Cour des Comptes.
Les collègues en BSI n’auraient pas été en reste pour vous interpeller sur les ateliers de la Surveillance. Pour nombre d’entre eux, ces ateliers ne constituent qu’une mascarade de concertation, aux débats orientés, pour légitimer vos réformes et la casse programmée de la Surveillance dans votre projet « Douane 2030 ».
Quant aux représentants du personnel , ils auraient eu l’outrecuidance de vous contredire et d’exiger qu’en OPCO, en AG et en SURV, les thématiques liées aux effectifs, aux missions, à la rémunération et à la cartographie des services soient abordés, conformément aux engagements pris par votre prédécesseure.
Il est en effet plus simple pour la Direction Générale de « faire l’autruche » et de fuir localement comme nationalement le dialogue avec les agents pour laisser le soin à vos Directeurs et Directrices d’assumer les basses besognes de la politique menée par la DGDDI !
Ce ne sont pas 30 minutes octroyées au coin d’une table qui y changeront quoi que ce soit.
Nul doute qu’à l’issue de cette visite, la Direction se targuera, par une habile communication, de l’abondement de 50 emplois au PLF 2025, et de la dotation de moyens supplémentaires , alors que les services douaniers de notre Interrégion, sont pour la plupart à l’os et en difficultés.
Seule une visite au siège de la DR pour échanger avec une hiérarchie intermédiaire logiquement dévouée et avec quelques agents convoqués en urgence pour l’occasion est prévue avant d’échanger avec un Entrepositaire Agréé Viticole.
Accorder les mêmes facilités aux EA qu’aux OEA ne doit en aucun cas se faire au détriment du contrôle physique et/ou documentaire.
Comme nous aimons à le dire « la confiance n’exclut pas le contrôle » !
La DGGDDI aurait d’ailleurs dû tirer les leçons du scandale touchant la société BUITONI qui, suite aux allègements de contrôles sanitaires muselant les services de la DGCCRF et favorisant l’autocontrôle des chaînes de production de l’opérateur, a malheureusement conduit à des décès !
La DGGDDI semble malheureusement prendre ce chemin quand on observe les moyens de moins en moins importants alloués aux services de contrôle tant dans les bureaux de douane que dans les SRE.
Mais que venez vous donc chercher à Dijon ?
Pour information, ce n’est pas l’Intelligence Artificielle qui vous accueille aujourd’hui, car jusqu’à présent ce n’est pas l’IA qui ouvre les camions, et les voitures, qui contrôle les déclarations en douane, qui perçoit les droits et taxes, qui lutte contre les fraudes de toutes sortes et qui remplissent les indicateurs ! Ce sont des agents en chair et en os !
Malheureusement, au regard du déroulement de votre court séjour en Bourgogne, nous comprenons que pour vous, la gestion de la DGDDI semble davantage s’apparenter à une gestion uniquement verticale sans se soucier des services qui, courageusement, contribuent à faire fonctionner notre Administration. La carrière de quelques-uns justifie-t-elle cela ? La Douane, ses agents et les citoyens méritent mieux !
En conclusion, le SNAD CGT et SOLIDAIRES DOUANES tiennent à vous avertir qu’il est urgent qu’un réel dialogue social, intégrant l’intégralité des thématiques (conditions et méthodes de travail, effectifs, matériels, salaires….) soit mis en œuvre.
Faute de cela, le fossé entre hiérarchie et personnels ne va cesser de s’agrandir et causer encore davantage la perte de sens au travail.
Les représentants du SNAD CGT, de SOLIDAIRES DOUANE, de la DI de Bourgogne, Franche-Comté, Centre Val-de Loire.
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