Interrégion d’Occitanie

Depuis des années que nous vous alertions vainement sur la dégradation des conditions de travail et la souffrance croissante de beaucoup d’agents dans la DI, nous avons eu une fois de plus la douloureuse démonstration que le SNAD-CGT n’était est pas dans l’exagération ni la surenchère.
Nous ne sommes pas des acteurs jouant une pièce de théâtre bien rodée et répétitive, nous sommes les porte-paroles de nos collègues qui sont à bout.

A l’origine, l’incertitude et le manque de transparence sur les changements dans les bureaux. Valse hésitation des transferts, chaos réglementaire…

A l’origine encore le recul de nos prérogatives : l’inconstitutionnalité de l’article 60 du code des Douanes a bouleversé notre corporation. Notre secrétaire générale a demandé la convocation en urgence d’une réunion de travail. Où étaient les pilotes ? Ceux qui sont payés pour prévoir et anticiper ? Vous n’avez donc rien vu venir tout occupé que vous étiez à raboter année après année les effectifs le nez sur vos tableaux de bord ?

A l’origine aussi, la dématérialisation qui loin de l’alléger, alourdit et complexifie la charge de travail, déshumanise les relations du collectif de travail. Ainsi en est-il de la mise en œuvre de la GTA dans SIRHIUS où chaque agent devra intervenir lui-même sur l’application et s’assurer que son chef de service valide effectivement la demande, où chaque chef·fe de service sera plus occupé·e à « checker » ses applications et cliquer sur des tableaux de tâches qu’à soutenir les équipes. Quelle réjouissante perspective !

Car les encadrants sont eux-mêmes en difficulté ainsi que l’attestent les premiers résultats de la grande enquête conduite par le SNAD-CGT. Nous nous faisons les porte-voix aussi de nos collègues tiraillés entre les injonctions des hiérarques et le mal-être des agents.
Les collègues, tous grades confondus, ont de plus en plus de difficultés à trouver du sens dans le travail qu’on leur demande d’accomplir. Certains se désengagent, d’autres se rebellent, nombreux sont ceux qui se consument.

Venir travailler la boule au ventre ne rend pas plus efficace mais engendre des conséquences non négligeables sur la santé et donc sur la « performance », terme qui vous est cher.
Le manque d’effectifs est tellement criant ! Et dans tant de services !

Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va.
Les mesures d’adaptation des ER que vous nous proposez l’attestent : vous et vos prédécesseurs avez mis beaucoup d’énergie à défaire des organisations qu’avec peine vous tentez maintenant de bricoler pour que « ça tienne » encore un peu.

La réforme des opérations commerciales qui éloigne l’usager du service et les entreprises du contrôle est un échec.
La réforme de la surveillance au profit des grands axes qui a entraîné la suppression des « petites » unités qui maillaient le territoire et étaient autant de jalons posés sur les pénétrantes pyrénéennes est un échec.
La réforme de vos bureaux particuliers est un échec. En attestent les fiascos immobiliers – pour exemple Tarbes à plusieurs centaines de kilomètres du château il est vrai – et les drames dans votre service RH.
Tout cela comme un écho de la gestion inhumaine du CSRH, du turn-over dans les bureaux de la DG, du manque d’anticipation pour l’article 60, de la navigation à vue pour le déploiement de la GTA et de toutes ces applications qui l’ont précédée.

Assez de tous ces échecs !

La CGT est porteuse d’une véritable transformation sociale et le SNAD-CGT revendique un projet de douane ayant les moyens matériels et humains pour remplir pleinement, partout sur le territoire, ses missions de protection sociale, économique et environnementale.