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  • Posté le 19 mai 2025.

Le gouvernement ment, l’administration maquille

Voici la liminaire lue par nos représentants au CSA qui s’est tenu le 19 mai et portait sur les effectifs de l’interrégion.

La politique RH de la DG évolue et l’on peut dores et déjà dire que ce n’est pas au bénéfice de la douane et des agents. En effet, jusqu’à présent il existait les effectifs de référence, votés en CSA, qui indiquaient clairement le nombre d’agents qui devaient être implantés dans chaque structure. Ce calcul était bien entendu associé à une charge de travail. L’objectif était que les effectifs réels tendent, autant que possible, à s’approcher des effectifs de référence. Au prétexte qu’ils ne sont plus à jour, ni même en adéquation avec le schéma d’emploi budgétaire voté en loi de finances, la DG estime que ces ER n’ont plus d’utilité.

Encore une fois à qui la faute ? Si ces ER ne sont plus à jour c’est bien que les DI n’ont pas fait le travail de mise à jour, ou pas suffisamment. La principale question est : qui a bénéficié de cela et qui en a pâtit ? La réponse pour la DI Île-de-France est limpide. Les services de la DI Île-de-France sont à plus 36 AG/CO par rapport aux effectifs de référence alors que la DR de Paris est à moins 49 en surveillance par rapport aux ER (soit 30 % de sous effectifs). La DR de Paris Est est à moins 20 et celle de Paris Ouest est à moins 28.
Les raisons on les connaît, la folie du reporting, les stats à toutes les sauces, la complexification des procédures qui touchent aux marchés publics, les réformes incessantes, etc etc Pour résumer on pourrait dire qu’on passe plus de temps à dire qu’on fait les choses plutôt qu’à les faire. Il est regrettable que les sous-effectifs affectent autant l’opérationnel. Les gouvernements successifs nous ont promis depuis des lustres des simplifications ; on voit bien ou ça nous mène.

L’objectif de ce changement de paradigme est double selon la DG : « donner de la visibilité aux directions et services dès le début de l’année » et « stabiliser les niveaux d’effectifs physiques dans les directions les plus en difficulté » La nôtre donc.
Quelle belle ambition !
On va donc stabiliser la pénurie.
Quel volontarisme !
On serait presque rassuré en lisant cela.

Donc au nom d’un certain pragmatisme, et dans la mesure ou l’on accepte que l’on n’atteindra plus jamais les effectifs de référence dans certaines DI (DIPA, région parisienne, Hauts de France) il faut se contenter des effectifs en place et faire avec ce qu’il nous reste.
Au SNAD CGT nous appelons cela un énième renoncement de la part d’une administration toujours plus exigeante avec ses agents et toujours aussi défaillante pour valoriser auprès de nos politiques les résultats toujours plus exceptionnels de la Douane.

Elle est aussi défaillante pour former un nombre suffisant de candidats à rejoindre la Douane.
Défaillante en matière d’attractivité mais très friande de groupes de travail inutiles sur le sujet et prête à confondre attractivité et publicité. L’attractivité ce n’est pas seulement attirer c’est fidéliser, c’est reconnaître les difficultés spécifiques à certaines régions, c’est proposer des solutions concrètes.

Petit rappel, la différence entre les effectifs réels et les effectifs de référence est de moins 542 agents en Douane. Pourtant la loi de finances prévoit plus 68 emplois pour 2025. Ces 542 emplois sont voués à disparaître et bien évidemment la charge de travail ne disparaîtra pas.

Un tour de passe-passe qui consistera à supprimer 542 emplois qui nous sont dus, au fil de l’eau, au prétexte que la douane est incapable de recruter à hauteur des besoins (école de la Rochelle en surchauffe), inattractivité persistante, récurrente, grilles indiciaires à bout de souffle, point d’indice indigne, promotions à la ramasse, détachements sortants toujours plus nombreux, etc. Le doux nom retenu pour expliquer ces suppressions d’emplois est le terme de « corrections techniques ». Ainsi au niveau national moins 99 ETPT en 2019, moins 69 ETPT en 2020, moins 46 en 2021, moins 28 en 2022, moins 47 en 2023, moins 146 en 2024 et sûrement encore beaucoup plus en 2025. La triste réalité est que le plafond d’emplois réalisé est en baisse constante depuis 2019.

A l’heure d’une submersion blanche, de la multiplication des trafics en tout genres, d’une loi sur le narcotrafic sans moyens, on fait semblant d’abonder les effectifs mais en réalité on en supprime.

C’est un véritable scandale, un mépris total pour l’investissement des douaniers, et la porte ouverte à des dégradations certaines en matière de conditions de travail, de maintient de certaines structures et tout cela conduira à de futures réorganisations.
Nous ne cautionnons pas cette gabegie, cette duplicité, et regrettons vivement au SNAD CGT que sur un sujet aussi essentiel, il n’y ait plus de vote de la part des OS.
A vous lire, une petite discussion, un échange cordial autour d’une table, c’est bien suffisant pour parler d’enjeux aussi importants. Encore un petit effort et nous ne voterons plus que sur les PV de séance !

Ce n’est pas ainsi que nous envisageons le dialogue social.

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