Le CSAL d’Île de France s’est tenu ce mardi 4 mars. Vous trouverez ci-dessous la liminaire lue par les représentants du SNAD CGT.
"Monsieur le président,
Pour ce premier CSA de l’année 2025 nous avons listé les différentes difficultés auxquelles sont confrontés les douaniers.
– Tout d’abord, la question du pouvoir d’achat, particulièrement sensible en Île-de-France, qui reste centrale et n’est jamais traitée.
L’indemnité de résidence semble encore plus congelée que le point d’indice.
La prime de fidélisation mériterait d’être étendue bien au-delà du département de la Seine-Saint-Denis.
– L’attractivité est toujours aussi défaillante, qui conduit à des sous-effectifs chroniques et une surcharge de travail pour de nombreux collègues.
Cela se traduit aussi par de plus en plus de départs d’agents souvent expérimentés vers d’autres administrations par le biais de détachements, de concours, de la DGFIP ou autres.
Si nous devions faire un nouveau groupe de travail sur ce thème il conviendrait de l’intituler « Comment lutter contre l’inattractivité ?
– La souffrance au travail reste également très présente et elle se manifeste par des arrêts maladie, du désengagement, des conflits inter-personnels récurrents.
– Des réformes passées et à venir, incessantes, sans qu’on aie pour autant le sentiment de suivre un cap clair. Tout cela génère une perte de sens au travail.
– Le manque de reconnaissance ressenti quand bien même l’investissement est bien présent. De nombreux collègues ont le sentiment que quoi qu’ils fassent ça ne suffira jamais.
– Le dépit face au constat que malgré des résultats souvent exceptionnels (70 % des saisies de stupéfiants), nos cadres ++++ sont incapables de sensibiliser nos politiques sur le rôle essentiel de notre administration et de nos missions.
Nous ne sommes même plus la dernière roue de la charrette mais plutôt la roue de secours de la charrette.
A ce triste constat, nous pouvons déplorer également les efforts fournis par le secrétariat général, la douane, pour inviter nos collègues à participer à l’observatoire interne qui a prouvé, au fil des ans, son inefficacité, son inutilité.
A quoi sert un constat quand au fond rien ne change ?
C’est probablement l’analyse qu’en font les douaniers et le fait qu’ils soient si peu enclins à y répondre.
Un sujet majeur a émergé (enfin) ces derniers mois : le narcotrafic.
La gangrène qu’il représente, ses moyens colossaux, la vulnérabilité de l’État.
Le SNAD CGT alerte sur ce thème depuis des années en disant que nos saisies ne sont que la face émergée de l’iceberg. Qu’un prix de la cocaïne qui a chuté de manière constante ces dernières années en dit plus long sur le sujet que nos saisies.
Que le prix très stable du cannabis explique qu’il n’y a aucun problème d’approvisionnement.
Il n’y a pas de volonté politique c’est le triste constat que l’on peut dresser sans quoi nos moyens auraient été considérablement renforcés.
Hélas c’est le contraire qui se produit.
Nous n’avons que des équipements SMBI bas de gamme, des effectifs toujours moindre, et le sentiment que la douane sort de l’ombre principalement à l’occasion des conférences de presse sur les résultats de la douane, histoire de faire prendre un peu la lumière à notre ministre de tutelle.
C’est au moins l’occasion qu’il se souvienne de nous, une fois par an.
Vous l’aurez compris notre inquiétude est grande face au peu de considération dont l’administration fait preuve.
Elle est grande face aux restructurations qui s’annoncent et qui vont encore fragiliser davantage notre réseau.
Il ne vous aura pas échappé que le focus est mis sur toutes les petites unités et que nombre d’entre elles vont se retrouver dans l’œil du cyclone « réorganisation ».
Cela a déjà commencé avec la fermeture du bureau de Saint-Brieuc, du Bourget, de la cellule d’intervention spéciale à Nice ou les grandes manœuvres dans les services viti comme à Mulhouse.
En outre, la loi de finances 2025, jamais votée, mais imposée, a réduit la rémunération des fonctionnaires lors des congés maladie à 90% et que cette disposition a fait l’objet d’un décret immédiat, pendant que les grandes fortunes du pays peuvent se plaindre à longueur de plateau télé et de presse qu’elles possèdent d’être trop imposées.
Ces constats ne nous poussent pas à l’optimisme.
Les années passent et les problèmes demeurent, quand ils ne s’aggravent pas."
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