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  • Posté le 7 mars 2022.

Vers une douane "Ubérisée" ?

La loi de la transformation de la fonction publique préconisait un recours massif aux contractuels par le biais, notamment, de contrats de missions.

Notre administration, tellement malmenée par les politiques ces dernières années, ne cesse pourtant de leur donner des gages de loyauté, de soumission, et ce au détriment du bon fonctionnement de nos services. La douane toujours première et bonne élève, s’inscrit pleinement dans la politique de précarisation prônée par nos gouvernants.

Ainsi, pour faire face aux sous-effectifs criants et chroniques, l’administration n’a pas trouvé de meilleures solutions que des contrats précaires extrêmement courts. Six mois.

Six mois pour se former à toutes les exigences du métier, souvent très techniques, à la déontologie, à la relation avec les usagers.

Une formation à minima qui reposera exclusivement sur des collègues du service déjà surchargés et qui sauront pertinemment que cet investissement personnel sera voué à être reproduit au fil des ans, au fil des contrats …

Formation professionnelle, bureau de contrôle, PLI, POC, la liste des services concernés à la DIPA est déjà bien longue. Les postes seront pourvus à partir du 1er Avril et ce n’est pas un poisson… ! Des délais de recrutement extrêmement courts, des postes ouverts aux ressortissants de l’UE ainsi qu’aux personnes de nationalité étrangère, de 16 à 67 ans. On ratisse large. Il faut dire qu’au niveau attractivité c’est le SMIC, avec éventuellement l’indemnité de résidence et le supplément familial de traitement.

De ces 6 mois, dont il faut enlever les 15 jours de congés dûs et les périodes de formation, on peut s’interroger sur ce qu’il restera effectivement. . Si l’on tient compte de la charge de travail que chaque recrutement générera pour les collègues des services RH (entretiens, comparaison dossiers, établissement des contrats, paye) on voit clairement que l’opération s’oriente plus vers la communication que la rentabilité.

Et quelle motivation espérer de ces auxiliaires ? Six mois c’est court. Ils seront absents comme les autres et peut être plus encore tant les postes sont mal payés, sans lendemain.

« Les personnes intéressées (entourage familial ou amical, connaissances …) doivent faire parvenir leur candidature sur la boite fonctionnelle du pôle RH ».

Nul doute que les douaniers souhaitent un avenir beaucoup plus pérenne, beaucoup plus stable, beaucoup plus rémunérateur à leurs connaissances et à leur entourage familial ou amical ! D’ores et déjà nous souhaitons bon courage à nos recruteurs pour trouver les perles rares et surtout à ces derniers pour consentir à intégrer temporairement une administration qui n’a aucun avenir à leur proposer hormis une solution alimentaire de très court terme.

Stabilité, pérennité, on a rien trouvé de mieux que le statut pour s’inscrire durablement dans un métier, des missions, une administration.

Tous mobilisés le 10 mars pour des recrutements de personnels, pérennes, massifs et indispensables à la DGDDI,



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