Il y a quelques jours, une collègue a fait parvenir à toute la corporation une lettre ouverte relatant de sa souffrance et des raisons de celle-ci. Nombreux sont les collègues qui s’en sont émus. Cette collègue n’est malheureusement pas un cas isolé, nous pouvons en témoigner face aux très nombreuses alertes et demandes d’aide qui nous parviennent. Nous devons entendre tous ces cris de détresse, qu’ils s’expriment fortement ou plus timidement.
Le sentiment de déclassement, les sous-effectifs chroniques dans de nombreux services, la charge de travail qui augmente et jamais prise en compte, les contraintes de gestion de la pénurie de moyens pour de nombreux dirigeants, le manque évident de reconnaissance, l’invisibilité de certains agents, les pratiques managériales parfois infantilisantes, humiliantes ou d’un autre siècle, l’isolement, les restructurations et réorganisations, la flexibilité, l’opacité des lignes directrices de gestion, les difficultés financières quotidiennes faute de revalorisation salariale, le sentiment d’injustice ou d’abandon, les changements d’organisation du travail, les pratiques claniques, les difficultés de déconnexion, les non-réponses, le manque de dialogue sont autant de plaies qui occasionnent de nombreuses souffrances ou violences au travail.
La liste n’est malheureusement pas exhaustive et si certains se posent encore la question de l’attractivité... il faut chercher les réponses dans les bonnes pratiques et non dans la division ou l’isolement.
Au fil du temps, de nombreux collègues ont perdu le sens de leur travail, noyés dans des soucis interpersonnels sans fin, dans un management toxique, dans un fonctionnement de clan et d’exclusion.Ce sont les conséquences d’une politique d’abandon des douaniers et de leurs missions.
Pourtant, nous travaillons dans une administration où le collectif est indispensable au bon fonctionnement de nos équipes. Petite administration oui, mais vaillante, qui a toujours su faire face aux défis, aux réformes et aux enjeux et surtout indispensable à la sécurité de nos concitoyens et au bon fonctionnement du pays.
Mais jusqu’à quand dans de telles conditions ?
Il y a urgence dans un tel contexte de souffrance généralisée, sur tous nos territoires, à stopper les changements, se poser, et réfléchir à ce dont nous avons besoin. Tout le monde, toutes les fonctions, sont sous une pression inutile et dévastatrice. Il faut œuvrer pour remettre du lien dans les collectifs, faire l’état des lieux de nos effectifs, se donner les moyens d’exercer nos missions dans de bonnes conditions et valoriser nos métiers.
Pour ce qui est des résultats, inutile de diviser pour mieux régner, ils sont excellents et nous pouvons nous féliciter collectivement. La Douane est une belle administration que nous devons préserver. Et pour la rendre encore plus belle, recrutons, formons, adoptons de bonnes pratiques participatives et collectives.
Un service public douanier qui prend soin de ses douaniers est un service public douanier au service de la santé et de la sécurité des citoyens, des recettes de l’État et des entreprises. Nous encourageons les collègues à ne pas s’isoler, à utiliser les moyens de prévention existants et contacter le représentant syndical le plus proche.
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