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  • Posté le 27 janvier 2016.

2016..., une année de combat social ?

Dans quel état vivons nous ? Nous sommes sur le papier dans un Etat démocratique dirigé par un gouvernement socialiste. Mais dans les faits ? Nous en sommes bien loin. Car l’Etat s’attaque de manière ouverte désormais, et dans une indifférence semble-t-il assez générale, aux fondements de notre société actuelle, telle qu’elle avait été façonnée par des années de luttes sociales, par la perspective d’éviter les écueils qui ont conduit à une guerre atroce. Nous sommes le pays qui a vu des ouvriers sacrifier leurs vies pour ne plus être des esclaves du patronat, pour ne plus se tuer dans les mines, dans les usines, pour que quelques riches soient encore plus riches qu’avant. Nous sommes les héritiers de Fourmies, de ceux qui ont versé leur sang pour que les ouvriers aient le droit de dire NON_ ! De dire qu’ils ne sont pas des bêtes de somme, et que tout à chacun ait le droit au respect et à une vie décente.

Mais, sommes-nous vraiment les héritiers de ceux-là. Qu’y a-t-il de commun entre ces représentants socialistes qui défilaient aux côtés des ouvriers réclamant les premiers jours de congés payés, et ceux d’aujourd’hui qui font des courbettes aux patrons et séduisent les banquiers ? Rien, non rien du tout.

Mais 2016 marque un changement de cap bien pire. Nous savions que les dirigeants refusaient de traiter avec les ouvriers, mais désormais ils délictualisent le combat social. 8 salariés de chez Goodyear ont écopé de 24 mois de prisons avec sursis, dont 9 fermes, pour avoir essayer de sauver leurs emplois !!! pour avoir obligé des dirigeants à écouter leurs revendications, voilà leur peine. Il n’y a pas eu de violence, juste un conflit social. Mais c’est devenu un gros mot semble-t-il. Par contre, il y a peu de chance que Goodyear soit un jour inquiété pour ne pas avoir respecté les accords sociaux, pour avoir détruit les vies de 1173 salariés dévoués en les licenciant alors que l’entreprise est bénéficiaire, ou même pour être la cause de 14 suicides au sein de son entreprise... Non cette violence là, la vraie, ne sera pas reconnue.

Et que dire de ces salariés d’Air France qui seront jugés au mois de mai pour avoir essayé aussi de faire entendre raison à des patrons qui refusaient même de porter le regard sur eux. Même si l’inspection du travail a débouté la société quant aux motifs de licenciement d’un des syndicalistes mis en cause, la société va en appeler au politique et quelle chance que l’équipe en place soit favorable aux salariés...!

Alors qu’est ce qui a changé dans notre société ? Les maux sont nombreux mais on peut déjà en donner un sans risque de se tromper à savoir l’absence de personnalisation dans le conflit. Lorsque la CGT luttait pour une amélioration des conditions de travail dans les mines ou les usines au début du siècle dernier, on savait qui était l’ennemi, on savait qui s’engraissait sur la bête, bref on savait qui était le patron. Mais maintenant, qui est le patron...? Nous avons à faire à des groupes, des comités d’actionnaires, des prises de participation. L’interlocuteur n’est jamais le décisionnaire réel, et se cache derrière cet état de fait pour éviter d’avoir à endosser une quelconque responsabilité. Le XXe siècle a été assez émaillé de ces « je ne fais qu’obéir aux ordres... » et « responsable mais pas coupable... » pour que cela reste en travers de la gorge. Les grands patrons du XXI e siècle n’ont plus le courage d’assumer leur position, d’être connus de tous... ils vivent en marge de notre société, mangeant la laine sur son dos, tirant les ficelles, manipulant les politiques et les médias. Il a suffi de donner aux travailleurs une vie plus correcte que leurs parents, et de leur faire croire que cela pouvait durer pour que même eux se mettent du côté des patrons. On n’ouvre les yeux que lorsque l’on est touché de plein fouet, lorsque c’est sa propre entreprise qui est fermée pour augmenter le profit des actionnaires sur le dos de la misère d’autres travailleurs à l’autre bout du monde ; Que les riches dorment tranquilles, les pauvres les protègent !

Alors devant ce constat, nous devons tous nous mobiliser. Car c’est la mobilisation, et la prise de conscience qu’il n’y a qu’un seul type de salarié avec un ennemi commun, qui constitue notre seul arme contre ceux qui asservissent les salariés à travers le monde.

Premier geste mais non des moindres, il faut signer la pétition pour les Goodyear, pour envoyer un message fort à ce gouvernement de soit disant "gauche". Montrons leur que les salariés font bloc lorsqu’il s’agit de protéger leurs intérêts, leurs droits et leurs libertés. Rappelons leur que ce ne sont pas les populations qui devraient avoir peur de leurs gouvernements mais les gouvernements qui devraient avoir peur du peuple.

Tous ensemble pour les droits des salariés.

pdf à télécharger

Vous pouvez signer la pétition https://www.change.org/p/la-pétiti...


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