logo-impression
  • Posté le 13 avril 2011.

Courrier adressé au DG sur la sécurité des agents lors des contrôles

Monsieur le Directeur général,

Lors de la rencontre des organisations syndicales douanières CGT, CFDT, Solidaires et UNSA avec le conseiller social du Ministre vendredi 8 avril dernier, j’ai tenu à affirmer que le recueillement qui prévalait dans notre profession suite au décès de notre collègue risquait de laisser rapidement la place à la colère en l’absence de mesures concrètes et rapides. C’est aussi le message que la quasi-totalité des syndicats veulent vous faire passer à travers le communiqué commun
diffusé ce 12 avril.

J’étais à l’instant en train d’ébaucher un courrier qui visait à vous avertir que les crispations actuelles sur la fourniture de photos pour renouveler les commissions d’emploi devaient se comprendre, au-delà de l’anecdote, comme le signe du « ras-le-bol » des agents qui ne se sentent plus respectés par leur administration. Les évènements m’auront devancé car j’apprends que les brigades de Poitiers et Limoges ont décidé d’exercer leur droit de retrait face à l’insuffisance des équipements dont ils disposent pour assurer leur sécurité et nous avons tout lieu de croire que ce mouvement est susceptible de s’étendre.

Depuis de trop nombreuses années, ces sujets ont été constamment portés par les organisations syndicales vers l’administration sans réponse satisfaisante. Localement, des directeurs, ou plus souvent des CHS, ont pris l’initiative de fournir des matériels qui semblaient nécessaires et n’étaient pas pris en charge nationalement par l’administration ; il en résulte un équipement disparate
entre les services et dont le suivi est difficile. Régulièrement lors de tournées syndicales, ces questions et d’autres problèmes de sécurité conduisent les agents à évoquer l’exercice du droit de retrait dont les conditions sont totalement réunies. Jusqu’à présent, la crainte de mener une action isolée sur un sujet d’envergure nationale -et la volonté des agents de remplir leurs missions- avait fait que le droit de retrait n’avait pas été mis en œuvre. Les circonstances ont clairement changé.

Après le décès de notre jeune collègue, nous avons décliné des invitations à nous exprimer dans de grands médias nationaux car nous ne voulions pas dans de telles circonstances prêter le
flanc à la polémique par un propos malheureux, déformé ou sorti de son contexte. Nous aurions été les premiers à trouver ignoble toute instrumentalisation de ce drame. Nous vous avons donc laissé
volontairement occuper seul le terrain de la communication. Mais vous ne semblez pas avoir compris que cette communication devait s’exercer d’abord vers les agents et que ceux-ci étaient en
très grande attente d’un message fort : que tout serait fait pour que ce drame ne se reproduise pas.

Un mouvement spontané est en train de naître dont les revendications sont légitimes. Nous l’accompagnerons de façon responsable, sans souffler sur les braises mais sans tenter d’éteindre un incendie dont le manque de considération de l’administration pour la santé et la sécurité de ses agents est seule responsable. Il vous appartient de prendre les décisions que les agents attendent de
vous, les arguments budgétaires ne pouvant être brandis sur un sujet qui met en balance la vie de personnels dont vous avez la charge. Tout retard à répondre enfin à ces revendications risque de
réduire votre crédibilité et de rendre la situation un peu plus incontrôlable pour vous.

Pour le SNAD CGT, le secrétaire général,

Bertrand Vuaroqueaux

Courrier DG sur la sécurité des agents
Courrier des agents de la BSI de Limoges

Réagir

L'espace de réaction aux articles est réservé aux adhérents de la CGT douanes.