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  • Posté le 4 octobre 2023.

Moniteurs de tir et de TPCI, l’intersyndicale des douanes écrit au Ministre

Monsieur le Ministre,
Madame la Directrice générale,

Par la présente, nous vous transmettons la lettre ouverte des moniteurs de tir et de TPCI.

Comme indiqué lors du dernier point d’information consacré à leur mouvement, à l’occasion de la FS de réseau du 20/09/23, un certain nombre de points font encore blocage.

Vous avez mis fin d’autorité à ce mouvement, Madame la Directrice générale, alors même que rien n’a été validé en séance, alors même que les discussions n’étaient pas terminées en juillet, alors même que le temps de la consultation des personnels n’a pas été donné.

Nous avons été contraints de procéder à cette consultation à l’issue de la formation spécialisée du 20/09/23, c’est la raison pour laquelle nous vous transmettons cette lettre ouverte des moniteurs aujourd’hui.

Nous vous en souhaitons bonne réception et, dans l’attente de votre retour, vous adressons Monsieur le Ministre, Madame la Directrice générale, l’expression de notre haute considération.

LETTRE OUVERTE DES MONITEURS DE TIR ET DE TPCI

Madame la Directrice Générale,

Il y a cinq mois, nous vous avons alerté sur un besoin de reconnaissance.

Depuis toujours, nous exerçons notre métier avec passion et dévouement, dans l’intérêt des collègues et de l’administration, dans ce monde en perpétuelle évolution. Nos techniques se sont en permanence adaptées et professionnalisées, et une nouvelle arme, le pistolet mitrailleur, est arrivée en surveillance terrestre. Nous avons intégré et transmis toutes ces évolutions avec intérêt, pédagogie, bienveillance et, il faut aussi le dire, toujours beaucoup de "système D".

Mais cette adaptation permanente, cette implication toujours croissante, sans forcément la reconnaissance attendue en retour, a laissé des traces de plus en plus présentes chez chacun de nous. Et le tout a explosé en avril 2023.

Nous attendions de la reconnaissance, sous toutes les formes possibles.

La reconnaissance financière, tout d’abord, parce qu’avec une implication totale sur des matières essentielles à la sécurité des agents depuis toujours, nous ressentons forcément assez mal le fait d’avoir un forfait qui n’est même pas équivalent à un jour de formation d’un formateur occasionnel (quelle que soit la matière enseignée). Un doublement de l’ACF, et un cumul possible des NBI pour les formateurs enseignant tpci et tir était ainsi demandé. Une rémunération en formation occasionnelle de tout ce qui n’est pas de la formation continue PSA ou PM également.

La reconnaissance de cette implication dans notre notation et notre avancement était aussi essentielle. Notre métier est, par essence, qualitatif. Et force est de constater qu’il est souvent mal évalué par nos supérieurs dans cette ère du tout quantitatif, où les indicateurs de performance font loi...

La reconnaissance d’une formation exigeante et d’un diplôme difficile à obtenir était également attendue, par l’inscription au Registre National des Certifications Professionnelles, permettant de valider un niveau, comme c’est déjà le cas dans les administrations ayant des fonctions équivalentes aux nôtres.

La reconnaissance d’une pénibilité et d’un métier exigeant d’être toujours e n forme, par l’obtention de deux heures de sport hebdomadaires, nous paraissait aussi importante.

La reconnaissance d’une autonomie par rapport à la hiérarchie brigade, pour nous permettre d’exercer correctement notre travail sans la pression permanente d’une hiérarchie qui voit parfois ces heures hors terrain comme perdues ou peu intéressantes : l’obtention du memento pour tous les formateurs, le télétravail pour faciliter la gestion de l’armement et des formations.

La reconnaissance d’un entraînement supérieur au tir, au minimum deux fois plus important en nombre de séances et cartouches tirées par rapport aux autres agents, pour maintenir un bon niveau et une formation de qualité pour les collègues.

La reconnaissance par l’obtention de matériels nécessaires à un travail de qualité, ce qui va du matériel pédagogique (abris, matériel de nettoyage,...) à la disponibilité permanente d’un véhicule administratif adapté pour se déplacer.

Nous espérions ainsi, par un dialogue constructif et apaisé, échanger avec vous sur tout cela... et trouver des solutions ensemble, des compromis satisfaisants pour tous.

Au lieu de ça, notre mouvement a été sous-évalué depuis le début : réunions espacées de plus d’un mois, où nos revendications n’étaient souvent qu’un point parmi tant d’autres qu’il fallait traiter le plus vite possible, pas d’écoute réelle de nos problématiques et requêtes.

Après cinq mois de conflit, il en ressortirait 35 euros de plus d’ACF, une maigre avancée dans la notation et l’avancement, une étude sur une possible inscription au RNCP, et le transfert de toutes les formations initiales (hors formation initiale PSA des divisions) à l’école des Douanes, alors que nos collègues formateurs ont déjà actuellement un planning à flux tendu (ça n’est pas par hasard si toutes ces formations nous avaient été confiées antérieurement), et que le coût total de cette solution serait bien supérieur à la préservation de ces formations en région (nécessité de construire un deuxième stand de tir, apport de moyens humains et matériels considérables).

Vous pouvez donc aisément comprendre, Madame la Directrice Générale, la rancoeur qui a gagné nos rangs, au fur et à mesure de l’enlisement de ce mouvement. Nous sommes bien loin de ce que nous espérions au départ, et il est simpliste de penser qu’une petite augmentation financière permettrait de nous apaiser, car le mal être est profond.

Que l’on ne s’y trompe pas : nous aimons notre métier, et nous ne demandons qu’à pouvoir l’exercer dans de bonnes conditions, dans l’intérêt des agents comme de l’administration.

Nous pensons toujours qu’une sortie par le haut, pour tous, est possible. Mais cela ne peut être fait en déclarant unilatéralement la fin du mouvement sans consultation des moniteurs, il nous faut un dialogue posé et constructif, par l’intermédiaire de l’intersyndicale qui nous représente.

Lettre ouverte signée des moniteurs de tir et TPCI,
Confiée aux organisations syndicales signataires pour transmission à la Directrice générale et au cabinet du Ministre


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