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  • Posté le 16 janvier 2018.

La légion du déshonneur...

Le 1er janvier n’est pas seulement la date à laquelle tombent les mauvaises nouvelles, augmentations diverses et dispositions législatives nouvelles. Sur cela, nous aurons l’occasion d’y revenir longuement au cours de l’année, tant les mauvais coups portés par le monarque jupitérien vont être lourds à encaisser pour la vile populace dont nous faisons partie.

Le 1er janvier n’est pas seulement non plus l’occasion de se bécoter les joues engraissées au foie gras, au chapon, aux huîtres, au saumon, aux chocolats empapillotés, arrosées de spiritueux en tous genres, avec ou sans bulles, tout en se souhaitant une bonne et heureuse année.

Non, le 1er janvier, c’est aussi la date traditionnelle où le monarque républicain récompense nos concitoyens les plus méritants dans tous les domaines d’activité, en attribuant la légion d’honneur.

Parmi les récipiendaires habituels, il y a :

  • les ancien.ne.s combattant.e.s ou celles et ceux qui ont accompli des actes de courage et de bravoure, que ce soit ou pas dans le cadre de leurs fonctions professionnelles.
  • celles et ceux qui sont issus du monde du travail : la plupart de temps, il s’agit de chefs d’entreprises ou de hauts responsables de l’administration, qui n’ont d’autres faits d’armes que d’avoir accompli un nombre suffisant d’années professionnelles et d’être bien souvent proches, voire très proches du pouvoir en place.
  • celles et ceux qui sont militants et responsables associatifs et syndicaux : sans que cela ne remette en cause leurs actions sociales, justes et solidaires, ces récipiendaires permettent néanmoins de donner un léger vernis social et associatif aux promotions validées par Sa Majesté...
  • enfin celles et ceux qui font partie de la liste médiatico-socio-culturelle qui récompense les artistes en tous genres, les sportifs de haut niveau et les professionnels des médias. Pour ces derniers, pas besoin de fournir de brosse à reluire avec la précieuse breloque, les récipiendaires s’en servent souvent déjà à merveille...

Ah, mais nous allions oublier une dernière catégorie, toute nouvelle en fait puisqu’elle fait son apparition lors de l’attribution de la légion d’honneur à la date du 1er janvier 2018, tel que le stipule le Journal Officiel du 31 décembre 2017 : la catégorie des épinglés par le défenseur des droits, tyrans des dossiers médicaux des agents sous leur responsabilité, mais qui passent tranquillement au travers des mailles du filet, grâce à la bienveillance complaisante de leurs supérieurs hiérarchiques.

Oui, cette catégorie dont le nom est effectivement à rallonge existe bien, mais ne concerne qu’une seule personne.

Effectivement Jupiter a décidé de nommer chevalier de la Légion d’honneur… la directrice interrégionale d’Auvergne-Rhône-Alpes, Dame Cornet herself !

Pourtant le défenseur des droits avait émis une recommandation à l’adresse de la direction générale des douanes le 26 juin dernier. Après l’examen d’un dossier soumis par une agente victime, il avait en effet recommandé 2 mesures :

  • « engager une procédure disciplinaire à l’encontre de la directrice interrégionale afin de sanctionner son comportement discriminatoire à l’égard de Mme X » ;
  • « adresser une note interne à l’ensemble des services afin de prévenir les effets potentiellement discriminatoires de l’application de la réglementation en vigueur ».

Excusez du peu, car il ne s’agit rien de moins que de harcèlement discriminatoire au sens de la loi de 2008 dont sont qualifiés les agissements de Dame Cornet dans cette décision ! Depuis cette date, la DG semblait être atteinte du syndrome de la Grande Muette sur cette question, malgré nos multiples relances. À la lecture du décret d’attribution de la légion d’honneur daté du 30 décembre 2017, nous avons très vite compris qu’elle était trop affairée à la réussite de l’opération « Il faut sauver le très bon soldat Cornet » pour pouvoir nous répondre avec franchise et loyauté.

Ainsi, malgré les décisions despotiques en matière d’évolution des services et de gestion des personnels, en s’affranchissant des règles statutaires du dialogue social, malgré le maccarthysme médical à l’encontre d’agents dont les soucis médicaux sont pourtant avérés et constatés par les autorités médicales indépendantes (sans doute un peu trop au goût de la DI de Lyon), malgré une falsification honteuse des évaluations des stages pratiques des derniers contrôleurs stagiaires, dénoncée jusqu’en CAP centrale, malgré enfin une décision rendue par une autorité républicaine – certes non contraignante -, le directeur général et le ministre de l’action et des comptes publics – qui ne pouvaient pas ne pas être au courant – ont quand même validé cette distinction.

Quel très mauvais signal envoyé à l’ensemble de la communauté douanière au moment de basculer en 2018 !

Quelle insulte lancée à l’encontre de celles et ceux qui auront eu à subir les pires agissements de cette autocrate que nous nous garderons bien de qualifier de « douanière » !

Quelle indécence ! Quelle indignité ! Quel déshonneur !



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