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  • Posté le 3 mai 2019.

Attaque contre les cotes de service en surveillance

Un pas de plus franchi par la DG dans la bassesse

Après les ordres de services contraints ou contraires à nos missions essentielles de lutte contre la fraude, après les intimidations puis l’ouverture de procédures disciplinaires à la chaîne, la DG innove encore dans les mesures de rétorsion qu’elle entend mettre en œuvre pour faire rentrer dans le rang les douaniers mobilisés.
Son nouveau terrain de jeu ? Les heures d’avance de nos collègues de la surveillance !
Prétextant des résultats contentieux en baisse et constatant un afflux massif des sommiers contentieux vers les divisions ou les directions, la DG a donné des instructions pour faire tomber très rapidement le nombre d’heures d’avance.

Pour rappel, le BOD n° 1309 du 17/06/1996 fixe des limites à ce nombre d’heures d’avance. Ainsi, le texte stipule : « Un écart de 60 heures pour les brigades de contrôle et de 40 heures pour les brigades de surveillance générale constitue alors un maximum. Pour les brigades garde-côtes on s’en tiendra à un écart de 80 heures. »

Fort de cette lecture, nos hiérarques s’empressent donc de faire la chasse aux quotas d’heures d’avance trop importants, supprimant les services ou restreignant les équipes cotées.
Dans la précipitation et sans laisser bien sûr le temps aux agents de se retourner. Inquiets de voir leurs indicateurs servant leurs petits intérêts carriéristes
en berne, ils en oublient cependant de lire les textes jusqu’au bout. Quand ils n’oublient pas tout court qu’il existe des textes…

Ainsi le 2e alinéa du point 6 de ce BOD 1309, traitant des heures d’avance, indique : « La réduction des heures d’avance acquises par un agent s’effectue, en priorité, par un ralentissement du rythme de ses vacations. Le chef d’unité doit, dès qu’il le devient nécessaire, recourir à l’octroi de jours de récupération (JNC : jours non couverts par un acte de service de 0 à 24 heures) après avoir pris l’avis des agents et en tenant compte des nécessités du service. »

Le Français parlé et écrit de 1996 n’est pourtant pas si différent de notre langue actuelle. Qu’ont-ils donc du mal à comprendre dans les termes « ralentissement du rythme de ses vacations » et « après avoir pris l’avis des agents » pour les transformer ainsi en « décote brutale des vacations » et « je fais comme je veux, c’est moi le chef » ?

Les douaniers des basses catégories que nous sommes, avec toute la déférence que nous avons pour ces élites éclairées, ne pouvons imaginer un seul instant que nos chefs puissent être atteints de crétinerie spontanée foudroyante. Non, l’explication est plutôt à chercher du côté du choix très clair qu’ils ont fait d’être les bras armés,
zélés et serviles, de la répression qu’entend mettre en œuvre notre administration (DG et ministère compris).

Pour un certain nombre d’entre eux, le lien de confiance avec les agents de terrain – et pas seulement en surveillance – était déjà fragile, voire en lambeaux. Il y a fort à parier que l’attitude de notre administration (centrale et locale) depuis le 26 mars aura sévèrement mis à mal et pour longtemps ces liens de confiance entre la
hiérarchie et ceux qui par leur professionnalisme et leur engagement servent les intérêts de nos concitoyens en accomplissant l’ensemble de leurs missions.

Il existe pourtant une autre solution que cette mesquinerie honteuse, beaucoup plus facile à réaliser pour sortir de ce conflit par le haut. Il suffit pour cela d’écouter l’intersyndicale nationale et les agents mobilisés qui ne cessent de le dire à notre direction générale : la réouverture des négociations sur des bases constructives et
revalorisées et l’abandon immédiat de toutes les procédures disciplinaires ouvertes dans le cadre de cette mobilisation.

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