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  • Posté le 26 mai 2010.

Nous refusons de payer pour leur crise !

Les organisations syndicales sont parfois accusées de "dramatiser la situation".

Pour notre part, au SNAD CGT, nous préfèrerions avoir plus souvent tort lorsque nos analyses nous conduisent à mettre en garde contre le démantèlement du service public douanier, la casse des missions de notre administration, la dégradation accélérée des conditions de travail, la destruction du statut de de la Fonction publique...

Aujourd’hui, il nous semble cependant nécessaire d’être particulièrement solennels dans notre appel à la mobilisation des personnels dès le 27 mai en raison de la gravité des enjeux actuels.

En effet, sur le dossier des retraites -qui constitue le socle principal de cette mobilisation- les intentions du gouvernement sont de plus en plus claires, même si elles ne sont pas encore formulées noir sur blanc, avec par exemple la publication le 23 mai d’un "document d’orientation sur la réforme des retraites" (ci-dessous) :
 pour tous, il s’agit d’augmenter le nombre d’annuités de cotisations nécessaires et de repousser l’âge légal de départ à la retraite actuellement fixé à 60 ans (comme le confirme le Ministre Woerth dans une interview... qui ne devait paraître que le 27 mai !) ;
 pour les fonctionnaires, une augmentation des cotisations qui, combinée au gel des traitements du fait du plan de rigueur, se traduira sans doute par des baisses de salaires nettes ;
 concernant la pénibilité, la volonté est clairement affichée de mettre fin aux systèmes de bonification et de les remplacer par un système individuel de réforme pour incapacité physique constatée par des médecins.

Document d’orientation sur la réforme des retraites
Diffusé par le gouvernement le 23 mai 2010

Ces attaques contre le système de retraite solidaire issu de la Résistance seraient déjà largement suffisantes pour justifier une mobilisation massive des travailleurs. Mais l’offensive contre les salariés ne s’arrête pas là !

Après avoir consacré des centaines de milliards d’euros pour sauver les banques et les marchés financiers en 2009, les États sont maintenant attaqués par ces mêmes marchés et institutions financières en raison des déficits et de l’endettement qui en résultent !

La réaction de nos gouvernants est-elle de "moraliser le capitalisme", comme ils s’y étaient engagés ? Non ! Ils s’empressent de faire payer la population pour "donner des gages aux marchés" ! Cela prend la forme de plans de rigueur qui se multiplient en Grèce, en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grande-Bretagne, en Allemagne et bien sûr en France. Les ingrédients sont partout les mêmes :

  • gel des recrutements de fonctionnaires entraînant des hausses de charge de travail et une dégradation des conditions de travail ;
  • gel ou baisse de la rémunération des fonctionnaires ;
  • baisse des prestations sociales ;
  • abandon de missions de services publics ;
  • hausse des taxes à la consommation, les plus injustes car elles frappent chacun sans tenir compte des capacités contributives...

En revanche, le gouvernement français refuse de revenir sur son dispositif de "bouclier fiscal" qui met les plus aisés à l’abri d’une contribution à la hauteur de leurs moyens : l’effort sera donc reporté sur les autres contribuables !

Nous refusons de payer pour leur crise !

Le plan de rigueur se traduit aussi immédiatement par une baisse des moyens de fonctionnement des administrations. Dans cet environnement, le contexte de notre Ministère de tutelle est inquiétant : en tant que ministère du Budget, il devra certainement appliquer en son sein les restrictions qu’il préconise. Or, depuis son arrivée, notre nouveau Ministre se consacre exclusivement à la situation de la Direction générale des Fiances publiques, dont les personnels ont su prouver leur haut degré de mobilisation. Si les douaniers ne montrent pas, eux aussi, leur détermination à défendre leurs missions, leurs emplois, leurs moyens et leur statut, c’est l’avenir même de notre administration qui peut être menacée.

L’intersyndicale douanière, réunie le 18 mai dernier, a unanimement décidé d’interpeller le ministre par un courrier commun annonçant la suspension prochaine des rencontres avec notre Direction générale tant que nous n’aurions pas de réponse à notre demande de rendez-vous avec le ministre.

Pour notre part, étant donné l’immense décalage entre les enjeux du moment et les points à l’ordre du jour du Comité technique paritaire central convoqué le 26 mai (voir ci-dessous), nous avons décidé de ne pas siéger à cette instance.

Une nouvelle réunion de l’intersyndicale est programmée le 28 mai.

CTPC du 26 mai 2008 : un ordre du jour en complet décalage avec les enjeux actuels de la Douane


Les points à l’ordre du jour de ce CTPC sont :

  • approbation du procès verbal du CTPC des 10 et 15 décembre... 2008 (!)
  • 2 projets d’arrêtés modifiant la répartition des compétences entre bureaux de la DG
  • transformation du Musée des Douanes de Bordeaux en Service à compétence nationale
  • nouvelle organisation de la maintenance aéronautique douanière : ce point, imposé par la réglementation internationale, ne pose pas de problème et a été vu lors du dernier GT Aérien
  • création du service comptable unique de la Masse : il s’agit d’un simple enregistrement d’une réorganisation de la Masse à laquelle nous sommes opposés car elle éloigne la gestion du terrain ; cet examen est d’autant plus formel que la plupart des personnels ont déjà été mutés dans ce service qui n’existait pas encore juridiquement !
  • projet d’arrêté ouvrant très largement les "opérations de restructuration des services déconcentrés de la DGDDI ouvrant droit à prime de restructuration" ou de départ volontaire : toutes les réorganisations sont désormais visées de façon générique, en particulier la centralisation comptable (RR et EPA Masse), la "réorganisation des services des opérations commerciales dans le cadre de la modernisation du dédouanement et de l’évolution de la mission fiscale" ; "la réorganisation des services de la surveillance (ça y est, le terme est employé !) en vue d’intégrer l’évolution des missions et des risques de fraude" ; "la réorganisation des services d’administration générale" (nouvelle phase liée en particulier à la mise en place de CHORUS et des SIRH)
  • remaniement du RP Mutations : loin d’être un "projet final", comme présenté dans l’ordre du jour, il s’agit d’un projet applicable suite à 7 groupes de travail mais susceptible d’évoluer selon les discussions à venir sur le décompte des points ; ce document d’étape marque quelques évolutions positives largement contrebalancées par la volonté de l’Administration de multiplier les postes à profil.
Retraites : ce que veut la CGT
Tribune de Bernard Thibault - Libération du 25 mai 2010

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